CONFINEMENT ET POSTURE

A SITUATION EXCEPTIONNELLE, HABITUDE EXCEPTIONNELLE

Comment vous protéger ?

Depuis 1 mois de confinement, vos habitudes de chaussage ont changé.
A force de rester à la maison, vos pieds ne se sentent plus soutenus, des douleurs musculo-squelettiques dans les jambes, le dos, les cervicales commencent sans doute à apparaître.
Et vous vous demandez pourquoi.
Alors que vous appliquez nos conseils
Suite à des échanges courriels avec de nombreux patients qui s’étonnaient de retrouver de mauvaises sensations, je suis en mesure de vous apporter une réponse.
Essayons d’abord d’analyser votre comportement vestimentaire, en particulier celui de vos pieds.

« A la maison, je suis PIEDS NUS, ou en chaussons, voire en tongues ».


à la maison je suis pieds nus…

« A la maison, je suis PIEDS NUS, ou en chaussons, voire en tongues ».
C’est souvent ce qui est rapporté lors des examens podologiques, et plus encore actuellement dans mes échanges courriels.
En temps normal, cela n’est pas (trop) grave, à raison de 3-4 heures par jour, soit une centaine d’heures par mois, sur 500 heures de vie active mensuelle environ.
Mais en temps de confinement ?
C’est alors plus de 450 heures par mois où vous étes pieds nus, soit plus de 4 fois votre habitude, soit plus des 3/4 de votre temps.
Est-ce grave ? Quels en sont les inconvénients ?

Selon certains, qui n’ont pas de preuve véritable, « la marche pieds nus serait bénéfique, permettant au pied de remplir son rôle sans aucune interaction lié au chaussage ».
Est-ce si vrai ?

Regardons la forme du pied, notamment la PLANTE DES PIEDS ainsi que son empreinte dans le sable.
Nous voyons qu’avec la vue sur le podobaroscope à lumière tangencielle ou électronique (photos 1, 2), il y a de nombreux endroits où les pieds n’appuient pas, surtout en cas de pied creux, ou de pieds valgus (chevilles tombant à l’intérieur) (photo 3, 4). une grande partie de la surface plantaire est en suspension, tandis qu’on observe un sur-appui sur certaines zones (photo 2.2).

C’est pour cela que l’empreinte de ces pieds dans le sable n’est jamais plate: dans ce cas-là (photo 5), le pied s’enfonce pour rencontrer une résistance qui va épouser ses formes.

Est-ce votre cas ?
C’est donc que le pied, pour remplir son rôle de stabilisateur ou de propulsion, a besoin de s’appuyer sur des supports en relief, le plus connu étant la fameuse voûte que l’on retrouve dans certaines chaussures de confort.
Aussi, comment peut-il alors remplir son rôle sur une surface comme le parquet ou la moquette ou le bitume ou le béton (photo 6, 7), supports les plus lisses et qui ne sont pas naturels ?

Sur ces surfaces, le pied n’est pas franchement à son avantage et soit lui soit votre corps doit compenser énormément ce manque d’appuis.

Quel est le rôle du pied ?

Avant tout stabiliser votre équilibre et tenir votre corps en équilibre en toute situation : immobile, au piétinement, à la marche, à la course, et même… assis.
S’il ne le fait pas, c’est tout votre corps qui doit compenser son ou ses défauts, par le mouvement articulaire, et par les liaisons musculaires, bref par le squelette et par les muscles.
Du pied, partent les fameuses « chaînes musculaires » d’ostéopathie qui indiquent la liaison de tous les muscles entre eux, et les liaisons très importantes entre eux (photos 8, 9).

chaine musculaire arrière (photo 8)
chaîne musculaire latérale (photo 9)

Pour une personne « normale », ne souffrant jamais du dos, des cervicales, des genoux ou des pieds, cela ne pose véritablement pas de soucis.
Mais, vous qui lisez ceci, et donc qui avez certaines plaintes musculosquelettiques, que se passe-t-il ?
Le déséquilibre de vos pieds se transmet sournoisement et quotidiennement sur l’ensemble de ces chaînes musculaires et articulaires.
Il engendre sournoisement le « stress musculaire » qui préside à des contractures, voires des crampes soudaines ou récurrentes, notamment le fameux « lumbago » ou la « sciatique » qui est plus souvent un trouble de tension musculaire plutôt qu’un pincement réel du nerf sciatique (qui se traite parfois très bien par la manipulation).
Le stress ultime est la hernie et/ou le pincement discal survenant lors d’un mouvement anodin mais qui vous bloque brutalement et douloureusement pendant quelques heures voire quelques jours.

A SITUATION EXCEPTIONNELLE, HABITUDE EXCEPTIONNELLE.

Après un mois de confinement, alors que celui-ci va encore durer un mois, il est temps pour vous de prendre conscience que vos pieds ne sont habituellement jamais sans chaussage, que leur travail est devenu de plus en plus important tous les jours et qu’ils vont sans doute vous le faire payer très cher dans quelques semaines au mieux !
D’autant plus pour ceux qui portent des orthèses plantaires (semelles orthopédiques) et qui depuis un mois ne les ont peu ou pas portées.
Dans cette situation exceptionnelle, il vous faut soulager le travail de votre pied pour vous assurer une très bonne posture, sinon vous ajouterez de la pénibilité à ces moments déjà difficiles.

Choisissez maintenant une de vos paires de chaussures préférées, de préférence fermées, nettoyez-les consciencieusement, placez-y vos semelles, et portez-les autant de temps qu’habituellement.

reportez-vous aussi à nos conseils de chaussage.
Je vous promets que vous vous en porterez très bien.
N’attendez pas qu’il soit trop tard !

des chaussures confortables à la maison

De plus, vos chaussures vous protègeront des chocs et blessures.

Car ce n’est pas le moment d’aller aux urgences pour une fracture d’orteil, ou parce qu’un couteau ou une paire de ciseaux sera tombé sur votre pied et vous blessera gravement.
Surtout si, en plus, vous êtes diabétique…